Le hasard et l’écriture à contrainte : les Mémoires d’Anne-Marie de Moras comme réécriture d’une affaire criminelle - Université d'Orléans Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Etudes Epistémè : revue de littérature et de civilisation (XVIe - XVIIIe siècles) Année : 2020

Le hasard et l’écriture à contrainte : les Mémoires d’Anne-Marie de Moras comme réécriture d’une affaire criminelle

Résumé

The Mémoires d’Anne-Marie de Moras, published in 1739 by novelist Mouhy, takes up a criminal case of the years 1737 to 1739, when the Count of Courbon and his accomplices were charged with bride-kidnapping of the young narrator. She presents her version to a benevolent friend of hers and at the same time to every reader in order to obtain a more comprehensive judgement than the general one. This rewriting of judicial texts speaks of coincidence from its various angles, but quite generally reveals it as so-called coincidence and plot with Anne-Marie as the victim. If her story does support the charge of bride-kidnapping, the allusions to dramatic art, which must be allocated to the author rather than to the narrator, stretch her mother’s part. The conditions of constraint writing that the text exposes from the very beginning might explain this proceeding, which aims at preserving oneself from life contingency reason. Having failed during the events, reason succeeds in guiding their narrative at least.
Le roman du chevalier de Mouhy intitulé Mémoires d’Anne-Marie de Moras (1739) rebondit sur une affaire criminelle des années 1737 à 1739 dans laquelle le comte de Courbon et ses complices sont accusés de rapt de séduction sur la jeune fille narratrice. Celle-ci expose sa version des faits à une amie et la soumet ainsi à tout lecteur en vue d’un jugement plus compréhensif que celui du public. Dans cette réécriture de témoignages et pièces judiciaires, le hasard est thématisé sous différentes facettes, mais se révèle largement comme un « hasard prétendu » recouvrant les diverses machinations dont Anne-Marie serait la victime. Si son récit étaye l’accusation en rapt de séduction, les emprunts au genre dramatique, qu’il faut attribuer à l’auteur plutôt qu’à sa narratrice, mettent en relief le rôle de la mère. Les conditions de l’écriture à contrainte que le texte affiche dès le début peuvent expliquer la démarche consistant à vouloir se préserver des contingences de la vie par l’usage de la raison. Celle-ci se révèle ainsi guider sinon les événements eux-mêmes du moins leur appropriation narrative.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03377028 , version 1 (13-10-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03377028 , version 1

Citer

Gabriele Vickermann-Ribémont. Le hasard et l’écriture à contrainte : les Mémoires d’Anne-Marie de Moras comme réécriture d’une affaire criminelle. Etudes Epistémè : revue de littérature et de civilisation (XVIe - XVIIIe siècles), 2020, Contingence et fictions de faits divers (XVIe-XVIIIe siècles) : Hasard et romanesque, 37, https://journals.openedition.org/episteme/8276. ⟨hal-03377028⟩

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